06h15

Devine à qui j'ai pensé dès le réveil ? La perspective de la voir jeudi me met du baume au coeur. J'espère que je ne vais pas prendre un rateau, on verra.

Aujourd'hui commence la deuxième partie de mon défi, stop à l'alcool, une fois de plus. Ce ne sera pas difficile je crois, le tout c'est que je résiste à mes coups de blues.

Il faudra que je me mette en route aujourd'hui, la liste que j'ai faite vendredi soir reste presque intacte ; je vais m'y attaquer. Mais avant ça, quelques cafés pour démarrer plus facilement.

J'ai la tête dans le cul quand même ce matin, ça ne fera pas de tort de rester sobre. Faut dire que depuis vendredi je n'ai pas beaucoup vu le jour, j'ai vraiment fait fort une fois de plus. Ce matin j'irai prendre l'air, c'est le marché, ce sera l'occasion de bouger. Il faut aussi que j'aille voir si Martin a déposé les scies. Mais on n'oublie pas : pas d'alcool. Ce sera aussi aujourd'hui le deuxième jour sans herbe. Fini de fuir la réalité, à moi maintenant de construire celle qui me plaît.

C'est mardi gras aujourd'hui. On est sensé faire la fête. Et c'est le jour où j'arrête. Pour moi c'est déjà le carême. Je ne ferai décidément jamais comme tout le monde. C'est pas plus mal d'ailleurs. Tous ces moutons je préfère ne pas les suivre.

08h05

Me voilà tout propre. Mais je n'ai pas le courage de me raser. Ca montre bien que le moral n'y est pas.

Mardi déjà, il faut vraiment que je me bouge, j'ai un tas de choses à faire. Je ne sais pas par quoi commencer, tellement il y a à faire. C'est peut-être con d'écrire comme ça tout ce qui me passe par la tête mais ça m'occupe, ça me donne aussi l'impression d'avoir quelqu'un avec qui communiquer, à qui me confier aussi, sans être jugé. Seul c'est seul quand même. Quand j'aurai mis pendre le linge je vais me forcer à me raser. Faut surtout pas que je me laisse aller. Ne pas oublier les enfants. Ils n'y sont pour rien dans cette galère, ils ont déjà assez payé.

Donc des buts j'en ai 2 : Marc et Alain d'abord, ils méritent bien ça. Et puis Françoise aussi. Si elle pouvait à nouveau m'aimer ce serait vraiment chouette. Mais là je rêve sûrement. A peine a-t-elle accepté de me rencontrer (et peut-être pour me dire qu'elle ne veut plus entendre parler de moi) et déjà je me mets à espérer la reprise de nos relations. Je m'emballe souvent trop vite, c'est peut-être pour ça que je suis si souvent déçu. J'attends et je demande peut-être trop. Faudra que j'apprenne à me contenter de ce que la vie veut bien me donner et de profiter de tous les petits moments de joie qui s'offrent à moi.

08h25

Martin vient de m'appeler. C'est pour me demander un service mais ça fait plaisir quand même de recevoir un coup de téléphone. Mais je suis quelque part incorrigible, quand ça a sonné je me suis précipité sur mon gsm en espérant que c'était Françoise. J'en suis encore tout retourné. Ce sera peut-être pour une autre fois. A moi d'être capable de la reconquérir.

12h52

Une bonne nouvelle et une mauvaise. La bonne d'abord. Je suis allé faire mon marché et je me suis acheté de quoi manger sainement jusque la fin de la semaine. Y plus qu'à préparer.

La mauvaise maintenant. J'ai été reporter la scie de Martin ; résultat des courses : 4 costauds dans le coco et un détour par l'Aldi pour une bouteille de pastis. L'arrêt de l'alcool ce sera donc pour plus tard. Je me fais 1 ou 2 petits jaunes et je me prépare mon stek frites. Après ce sera sûrement la sieste. Ils mettent vraiment beaucoup de caramel dans ce pastis, c'est pas du Ricard hein !

13h45

Ca va pas. Je suis même pas bourré mais ça va vraiment pas. Je pleure sans arrêt, j'en ai marre. Je vois pas le bout, le bonheur.

17h10

Journée de merde aujourd'hui, vraiment. Je sombre. Pourtant ça avait pas trop mal commencé. Mais j'ai vraiment pas le moral.

Je pourrai pas arrêter en étant seul. Prochain objectif : quand Alain et Marc seront rentrés. Ce sera peut-être un peu moins dife. Jusque là je sens que ce sera galère. Si je n'avais pas les enfants je m'en ficherai d'être comme ça, j'assumerais jusqu'au bout. Mais ils sont là et ils attendent sûrement autre chose de leur père. Je crois que je vais me défoncer un max avant qu'ils ne reviennent, et après on verra.

18h53

Je m'emmerde. Je m'habille et je fais le tour des bistros de la grand-place. Je vais à pieds c'est déjà ça. Et je prends pas mon portefeuille, pour plus le perdre.

Françoise, où es-tu, que fais-tu ? Je t'aime tu sais.

La question du moment est vraiment con : Ricard, Duvel ou J&B ?... Presque pas con le mec. Je pense que je vais pas tarder à rentrer, je suis déjà bien caisse.