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Et une, et deux, et trois dépendances à combattre
Lundi 23 février 2004 (suite)

14h25

Les voilà enfin partis. C'est pas trop tôt. Il fait dég ici mais le nettoyage c'est par pour tout de suite. Je vais d'abord manger un morceau (reste de pâtes à la carbonara) et me reposer aussi. On verra plus tard ce que j'aurai le courage de faire. A+

15h03

J'ai mangé comme un ogre. Je termine mon jaune et fume une clope et puis je me repose.

16h07

Plus moyen de dormir. Gros coup de blues. Ne pas se laisser aller, même si l'envie y est. Se mettre en route, s'occuper pour ne plus penser, pour oublier cette solitude. Je vais continuer les journaux, ça passera le temps. J'aimerais tant être près de toi Françoise.

Si j'avais un peu d'herbe je pourrais au moins oublier un peu tout ça, mais je n'en ai plus et je me suis promis de ne plus aller en chercher. Qu'est-ce que je m'emmerde, et je n'arrive pas à m'atteler à quoi que ce soit. Quelle galère ! Vais-je trouver un jour mon bonheur dans toute cette merde ? Comment font les autres ? Comment fait-elle ?

Je me traîne vraiment, je n'ai de goût pour rien. Envie de rien. Faut que je trouve et que je parte enfin de l'avant. Demain peut-être ; aujourd'hui j'en ai pas envie, pas le courage, pas la force. Vivement la nuit. La bouteille de Ricard est presque vide et je ne suis pas encore bourré. Après il m'en reste une de martini ; c'est pas la même chose mais en supplément ça suffira peut-être, on verra bien. Etre allongé avec quelqu'un de blotti contre moi, voilà ce que j'aimerais. Mais je suis seul, tout seul...

18h30

La bouteille de Ricard est basculée, ça ne suffit pas pour trouver la paix et le sommeil. J'attaque le Martini, c'est moins costaud mais en complément ça suffira peut-être. J'irai bien boire un coup mais je ne veux plus dépenser de pognon pour cette merde et je veux m'y tenir. De toute façon, au mieux, je tomberai sur l'un ou l'autre hypocrite qui n'en a rien à foutre de moi, ni de personne d'ailleurs. J'espère ne pas être comme eux. Mais c'est pas évident d'être différent. On rêve, on espère, mais on se plante à chaque fois. Je suis fatigué de tout ça, je n'ai plus envie de voir personne. J'ai essayé de trouver mon idéal, je me suis cassé la gueule. Je suis fatigué, comme dans la chanson de Renaud. Comment fait-il pour rebondir comme ça ?

18h49

Question que je me pose : combien de temps faudra-t-il que je m'enterre ici, sans donner signe de vie, avant que quelqu'un se soucie de moi. Ce sera sûrement Marc et Alain qui vont se manifester en premier, même Marc je crois. J'espère qu'il s'en sortira mieux que moi. Mais c'est pas gagné pour lui, je pense qu'il est mal barré. Ensuite ce sera sûrement Vincent ; pour boire un coup, mais au moins il aura pensé à moi. Ou alors maman, maman qui sent bien que rien ne va mais qui s'y prend mal pour m'aider. Toutes ses questions m'agacent. Après, ce sera le vide.

J'attends des nouvelles de Françoise mais je pense que rien ne viendra. Peut-être est-elle déjà passée à une autre histoire. J'aimerais tant être près d'elle.

Je suis occupé de visionner une fois de plus une émission sur Renaud. Il a de ces yeux le mec ; dès qu'il est mieux ils pétillent comme c'est pas possible. C'est beau le bonheur. Un jour peut-être aurai-je à nouveau mon tour. Avec Françoise j'espère, comme il n'y a pas si longtemps. C'est vraiment moche que ça n'ait pas marché. J'aimerais revenir en arrière et mieux faire. Mais c'est pas possible ; j'ai eu ma chance je l'ai laissée filer, faut que je fasse avec. Qui sait, peut-être que quand je serai clean elle reviendra peu à peu vers moi. Je pense qu'elle m'a vraiment aimé. Peut-être cela pourra-t-il revenir. Malgré tout ce qui s'est passé je ne lui en veux pas ; je comprends pas bien mais je ne lui en veux pas. Je l'aime vraiment, j'ai jamais ressenti ça. Si seulement il n'y avait pas eu tout le reste autour de nous, on s'est laissé bouffer par tout ça je crois. Il faudra que j'arrive à lui faire comprendre que je l'aime vraiment. Mais comment ? J'ose pas trop la contacter, la fois dernière elle a pas voulu me répondre. Si seulement elle savait combien je l'aime.

Je me lance, je lui envoie un sms. Je ne sais pas si c'est une bonne idée mais tant pis. Je le recopie en attendant une réponse. J'espère qu'elle viendra. "Je t'ennuie peut-être mais je t'aime vraiment Françoise. Pourrais-tu me dire pourquoi tu m'en veux autant ? Si c'est ce que tu veux dis-moi que tu ne veux plus entendre parler de moi. N'oublie pas que je t'aime comme je n'ai jamais aimé. Je t'attends mon amour, Eric".

Voilà, j'attends (19h15). Elle l'a reçu.

 

Ecrit par ericdingobe, le Lundi 8 Mars 2004, 10:44 dans la rubrique "Premiers Pas".