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Et une, et deux, et trois dépendances à combattre
Lundi 23 février 2004 (matin)

4h50

Je suis réveillé depuis 3h00. Je regarde un film d'épouvante sur des rites druidesques, c'est pas mal.

J'entame le premier jour sans herbe et suis déterminé à tenir bon. De toute façon il me reste 1/1 bouteille de jaune et quelques paquets de clopes (3)., de quoi tenir aujourd'hui et peut-être demain. C'est alors que viendra le plus dur, le sevrage....

J'ai quand même la tête plombée. Quand le film sera fini je vais essayer de me reposer encore un peu, il sera toujours temps de me préparer et de donner le change. La table du salon est un vrai champ de bataille : assiette sale, pots de yaourt vide, paquet de salami presque vide, Ricard entamé + bouteille, paquets de clopes vides, paquets d'herbe et de tabac, cirage, revues, boîtiers à cassettes, CD,... témoins d'une nouvelle soirée de galère. Faudra ranger tout ça avant qu'ils n'arrivent, y a de quoi faire !

Le film est fini. Ce verre de Ricard me nargue depuis mon lever. Je vais en finir avec avant qu'il ne vire. En même temps je vais me mettre en route. Je me reposerai plus tard, quand ils seront partis.

05h39

La table du salon est rangée. Une clope et un petit Ric pour fêter ça. Le dernier pour le moment, sinon je serai complètement plombé quand ils arriveront pour les égoûts. Après ça je passe à la cuisine ou à la salle à manger.

J'entame l'antépénulpième paquet de clopes (quel mot compliqué pour dire le 3ème avant la fin). La hantise du manque me prend déjà. Je les allume les une après les autres. Pour emmagasiner le plus de nicotine possible ou pour en finir au plus vite ? Je ne sais pas. Vais-je tenir bon cette fois-ci. C'est l'arrêt du tabac qui sera le plus difficile je crois. Mais j'ai de quoi m'occuper, ça m'aidera peut-être.

On dirait que mon bâtonnet d'encens a été pris par l'humidité. Je ne fais que le rallumer, c'est chiant. Première fois que je pense à Françoise aujourd'hui. Pincement au coeur et estomac noué, elle me manque vraiment. Le jour de la libération est arrivé qu'ils disent à la rediffusion du week-end sportif. Le mien ne l'est pas encore mais je vais y travailler.

06h13

J'en reprends un quand même pendant que mon bain coule. C'est pas raisonnable mais faut-il l'être ? J'arriverai bien à composer, on verra.

Drôle de journée qui s'annonce on dirait. 6h26, je vais me laver, je rangerai après. Une clope, un petit coup, et puis j'y vais.

Quand je vois toutes ces femmes à la télé j'en bave. Et pourtant je suis seul. Et pourtant je plais, elles refusent rarement. Mais après je déconne, je picole et puis voilà. Faut dire que je ne tombe pas non plus sur des cas simples. A croire que j'attire les "tordues" ; c'est pas méchant ce que j'écris puisque c'est par elles que je suis attiré. Elles me fascinent quand elles sont bizarres, un peu allumées. Je dois l'être aussi, sous mes airs de gars sérieux. Ca doit les étonner quand elles commencent à me connaître. Je n'ai vraiment aucune limite, ça doit pas être facile de me suivre. Surtout que je change si souvent.

Je finis mon verre et j'y vais.

7h20

Voilà. Je suis lavé, la salle de bain a été vidée et la vaisselle commencée. Ils peuvent arriver. Une petite clope pour souffler un peu et je continue.

07h45

La vaisselle est faite, les poubelles sont sorties ; ils peuvent arriver. J'ai même le temps de boire 1 ou 2 cafés, ça me fera du bien. Y a pas à dire, quand il faut être présent j'arrive malgré tout à être là. C'est déjà ça. Mais je me demande aussi pourquoi je fais toujous autant attention aux autres. La plupart du temps, eux ne s'emmerdent pas, ils font ce qu'ils ont envie de faire ; sans se préoccuper de moi. Mais j'y peux rien, je me sens toujours obligé de montrer que je suis à la hauteur. Ca fait bien longtemps déjà. Depuis cet été 78 pendant lequel Nelly s'est sentie obligée de me démontrer que j'étais nul en comparaison de celui qu'elle avait rencontré. Et qui n'en avait rien à faire d'elle bien entendu, mais ça il a fallu du temps pour qu'elle s'en rende compte. Et pendant tout ce temps j'ai été assez con pour tout faire pour qu'elle revienne près de moi. C'est depuis que je passe mon temps à ne pas me montrer comme je suis mais plutôt à prouver que je suis à la hauteur.

Ponctuels les mecs, ils sont même arrivés à l'avance. C'est de bon augure. Avec un peu de chance ils auront vite terminé leur boulot, je pourrai alors plonger à l'aise pour le reste de la journée. Tant qu'à faire, pourquoi ne pas essayer d'en finir avec l'alcool aujourd'hui. Tout vider si j'y arrive et à partir de demain ne plus y toucher. Je sais que je peux le faire, j'ai déjà été abstinent plusieurs mois (et plusieurs fois) dans le passé. La dernière période "sans" a duré 1 mois et demi à peu près, jusque quand ça a foiré avec Françoise. Dire que c'est quand j'avais arrêté qu'elle n'a plus rien voulu entendre. Je ne comprends pas bien, sans doute avais-je été trop loin avant. Je ne pense pas. Je crois plutôt qu'on était tous les deux pas assez clairs quand on s'est rencontré. Pas assez forts que pour supporter les tensions. Dans notre bonheur on s'est laissé aller, elle et moi, dans nos vieux démons, entraînant l'autre encore un peu plus loin dans la déchéance. Mais ce n'est que mon point de vue. Françoise, elle, semble persuadée que tout vient de moi et, surtout, de Marc. Elle a trouvé en lui le parfait responsable de tout ce qui est arrivé ; elle le déteste vraiment. Je ne comprends pas pourquoi, il acceptait tout sans broncher et dans les conflits il se rangeait même plus à ses côtés qu'aux miens. Peut-être y est-il pour quelque chose mais sans aucun doute y suis-je pour plus que lui. Elle n'aurait pas dû réagir comme ça avec lui, il n'était déjà pas très bien, ça n'a rien arrangé. Dans tout ça elle a occulté une partie des problèmes. Ceux d'Agnes par exemple. Anorexique, rebelle, provocatrice, jalouse et dominante. Elle a refusé de s'installer avec nous, on ne l'a pas vue pendant des mois, si ce n'est quand elle venait avec son père chercher ou ramener Julie et Hélène. Et à peine le champ laissé libre par notre départ, la voilà qui commençait à s'installer. Mais bon, grâce à notre départ, Françoise a récupéré sa fille aînée. J'espère qu'elle ne s'en mordra pas les doigts mais j'ai bien peur que si.

Il y avait aussi les problèmes causés par les deux petites, désobéissantes à souhait, manquant souvent de respect, pensant que tout leur était toujouts dû et ne tenant aucunement compte des autres. Si on y ajoute la pression mise par son ex, ça fait pas mal de choses de son côté aussi non ? Alors pourquoi nous rendre responsable de tout, Marc et moi ? Et pourquoi nous détester à ce point ?

A la fin elle n'arrêtait pas de me reprocher de picoler, à la fin, c'est-à-dire quand j'avais arrêté. Avant elle ne disait rien, au contraire, elle disait m'admirer parce que j'assume quand même toujours.

Elle était gonflée quand même. De quel droit me juger. Elle qui, à peine rentrée du boulot s'empressait de se faire un pèt. Elle qui m'a fait découvrir l'herbe qu'elle consomme depuis plus de 20 ans. elle qui en fumait 5 ou 6 par jour. Elle qui, en rentrant, faisait un crochet pour s'acheter une bouteille de porto, histoire de se défoncer un peu plus vite. Elle que j'ai dû porter jusqu'à son lit tellement elle était plombée. Elle qui m'a agressé, physiquement, qui s'est jetée sur moi, qui m'a griffé et mordu, qui a voulu lancer une chaise sur Marc, insulté sans cesse mes enfants ; elle qui a même réussi à couper légèrement Julie pendant sa crise, à tel point que la petite a appelé elle-même la police. Elle qui a insulté maman qui pourtant n'a jamais pris position, ne lui a jamais rien reproché. Tout est-il vraiment de ma faute ?

C'est pour me rassurer que j'écris tout ça mais ça ne change rien. Une fois de plus je me retrouve seul. Et pourtant dieu sait si j'y croyais. Plus que je n'y ai jamais cru. Et je reste persuadé qu'on aurait pu vivre quelque chose de formidable pendant de longues années. Si... Mais on n'a pas réussi. Moi je suis prêt à tout recommencer, j'en ai même très envie. Mais pour ça il faudrait être deux. Je pense que j'aurai beaucoup de mal à y croire encore avec quelqu'un d'autre. Mais je tombe si facilement amoureux, on verra bien. Dans l'émission "Thé ou café", dont je regardais la rediffusion cette nuit (eh oui, encore une rediffusion !), Guy Gilbert disait qu'on recherchait tous l'amour ; c'est bien vrai. Il faudrait que j'achète son dernier bouquin (L'évangile selon Saint-Loubard), j'aime beaucoup son message, même si je ne crois pas en dieu.

Presque 9h00, il est temps que je me remette au boulot, je vais trier les journaux que Vincent m'a refilés (faudra que j'essaie d'y voir plus clair en lui un de ces quatre ; souvent présent mais en retrait dès que ça se gâte, j'ai l'impression qu'il ne se mouille pas souvent en fait ; je me demande parfois s'il ne va pas vers les autres pour se rassurer, se grandir même peut-être). Je ne sais pas si ça sert à grand chose d'écrire comme je le fais mais ça me fait du bien sur le moment, c'est déjà ça.

J'ai tellement bu de café que je n'arrête pas de pisser. C'est bizarre qu'on parle si peu de ces choses primaires alors qu'on passe autant de temps à s'emmerder avec des détails, des futilités. Pourquoi on se prend si souvent la tête pour un tas de bricoles ?

09h40

Les buses sont enlevées, les maçons sont partis préparer le béton puis ils reviendront pour tout mettre en état. Il y a de la poussière partout, j'aurai pas le temps de m'emmerder après. Mais ça, ce sera pour demain, si je suis à peu près clean. Sinon ce sera pour plus tard ; de toute façon je suis seul pour la semaine et ça m'étonnerait que quelqu'un s'intéresse à moi au point de me rendre visite.

Je vais passer à l'apéro, mais molo ; il faut que je reste en état jusque quand ils ont terminé et que le propriétaire soit passé.

Je vais aussi en profiter pour télécharger quelques Renaud, en espérant que cette fois ma mini chaîne à 4 sous puisse lire les CDs que je vais graver.

12h00

Ils sont encore occupés, ça devient long pour moi. Il faudrait que je dorme un peu. J'espère que ça ne va plus trop traîner. Les buses sont en place, je crois qu'il ne reste plus qu'à poser le carrelage. En plus il caille. Je me sers un autre apéro et puis je retourne à l'étage, il y fait moins froid.

 

Ecrit par ericdingobe, le Dimanche 7 Mars 2004, 17:33 dans la rubrique "Premiers Pas".